1. Alternative Montessori

L’importance du sommeil chez l’enfant.

Tous les êtres vivants sont cycliques, réglés par une alternance de périodes de repos et d’activités. L’Homme se régule par des phases successives d’éveil et de sommeil selon un rythme circadien (dont sa durée est de 24 heures environ), il construit ses phases en fonction de son horloge biologique interne et  l’influence de facteurs sociaux et environnementaux externes.

Dans son livre « L’enfant« , la pédagogue et scientifique Maria Montessori précisait :

 » Une des premières aides à la vie psychique de l’enfant est la réforme du lit et des habitudes relatives au long sommeil imposé.

L’enfant doit avoir le droit de dormir quand il a sommeil, de s’éveiller quand il a fini de dormir, et de se lever quand il le veut. » 

Ainsi, Maria Montessori parlait des lits à barreaux comme d’une « haute cage de fer », et elle préconisait d’abolir ces lits afin de respecter le rythme biologique de l’enfant.

Aujourd’hui, je vous propose de compléter cette pensée avec l’apport de la chronobiologie (étude des rythmes biologiques des êtres vivants) et des neurosciences afin de vous permettre de comprendre le biorythme de l’enfant et de répondre au mieux à ses besoins.

Vous remarquerez alors qu’il est essentiel d’avoir un sommeil de qualité et en quantité suffisante dès l’enfance pour être en pleine forme. Le sommeil est aussi important pour la cognition. C’est-à-dire qu’un bon sommeil (qualité + quantité nécessaire) permet un meilleur traitement des connaissances et entraine la capacité à traiter l’information nouvelle. En effet, c’est pendant le sommeil que le cerveau de l’enfant assimile toutes les nouvelles informations qu’il a reçu tout au long de la journée, qu’il va les analyser, les comprendre et faire des liens avec ce qu’il connait déjà, pour mémoriser et consolider durablement ses apprentissages.

L’enfant doit donc avoir un sommeil de qualité, pour son bien-être et pour consolider ses apprentissages.  

Je partage avec vous mes conseils pour adapter au mieux votre attitude et votre environnement.

De la naissance à environ 1 mois.

Le nouveau-né dort en moyenne 16h, réparties sur des périodes plus ou moins longues dans une journée de 24h. Certains bébés dorment 20h d’autres pourront se satisfaire de 14h, nous parlons communément de « gros ou petits dormeurs ». Chacun son rythme ! Le nourrisson passe par plusieurs états de sommeil divisés en cycles, et entrecoupés de périodes d’éveils ou de micro-éveils. Pour un nouveau-né et jusqu’à ses un mois, un cycle dure en moyenne 60 minutes, il peut ainsi enchainer trois voire quatre cycles et dormir 3 à 4 heures consécutives  Le rythme biologique du nouveau-né n’est pas calé sur l’alternance jour/nuit, c’est pourquoi il  se réveille à n’importe quel moment du jour ou de la nuit.

Mes conseils :

  • Laissez le nourrisson dormir à chaque fois qu’il en éprouve le besoin.
  • le nourrisson peut faire ses siestes et s’endormir dans son environnement. C’est-à-dire à la lumière du jour (pénombre) et dans le bruit ambiant (s’il n’est pas trop excessif). La lumière du jour et les bruits de l’activité humaine sont les meilleurs « donneurs de temps ».
  • Ne le laissez pas pleurer seul.

A partir d’un mois jusqu’à 6 mois

Le bébé va commencer doucement à adapter son rythme intérieur à celui de son environnement extérieur. Il va être influencé par l’alternance jour/nuit, donc aux variations lumineuses mais également par les habitudes familiales. La régularité et le respect du sommeil durant cette période sont indispensables. 

L’enfant a de longues phases d’éveil, notamment entre 17h et 22h. Cet éveil est souvent très agité. Cela se manifeste parfois par des pleurs qui nous paraissent inconsolables le soir, ou que certains interprèteront comme des « caprices » ou des « colères ». En fait, c’est le signe que  le bébé ajuste son rythme veille-sommeil à celui de l’alternance jour/nuit et donc de son environnement. Cette transition occasionne un manque de sommeil, le nourrisson souhaite s’endormir mais son état d’énervement l’en empêche.

Mes conseils :

  • C’est une période souvent difficile, les parents se sentent désemparés et le bébé fatigué. Il faut toujours accompagner avec bienveillance le bébé dans cette transition, qui n’est que passagère.
  • Je vous invite à créer des rituels d’endormissement le soir (les berceuses ou les lectures retardent l’endormissement, optez plutôt pour un câlin rassurant, ou mettez-lui des pyjamas imprégnés de votre odeur (cela le rassure.)
  • Evitez toutes les stimulations avant l’endormissement (ne mettez pas de mobiles au-dessus du lit, de veilleuse…)
  • Respectez les temps de siestes mais ne l’obligez pas à dormir (ou à rester dans un lit) alors qu’il est éveillé.

Entre 6 mois et 4 ans

L’enfant de 6 mois dort en moyenne 15h sur 24h, et cette quantité globale de sommeil va diminuer lentement, jusqu’à 13h de sommeil à 4 ans.

Les phases de sommeil diurnes diminuent, néanmoins une sieste d’environ 1h30 à 2h et idéalement située entre 13h et 15h reste importante. Une sieste trop longue ou trop tardive peut retarder l’heure d’endormissement.

Durant cette période, il est normal que l’enfant ait des difficultés à s’endormir le soir : il prend petit à petit conscience de lui-même et certaines peurs peuvent l’envahir (peur de la séparation, de l’endormissement, d’éventuels cauchemars…). Il est habituel que l’enfant se réveille encore plusieurs fois, surtout dans la seconde partie de nuit.

Mes conseils :

  • Accompagnez l’enfant avec compréhension et bienveillance dans son sommeil. Soyez présent et rassurant.
  • Si l’enfant ne veut pas faire de sieste, ne l’obligez pas.
  • S’il pleure au moment de la sieste, c’est qu’il ne souhaite pas dormir. Si vous le forcez, il s’endormira d’épuisement mais pas de sommeil. De cette mauvaise expérience, l’enfant redoutera ses sommeils, même son sommeil de qualité nécessaire, il accumulera beaucoup de fatigue et ne sera pas en forme.
  • Ayez une régularité dans l’heure du couché.
  • Lisez des histoires calmes un peu avant de s’endormir.

De 4 à 6 ans.

A partir de 4 ans, la quantité de sommeil diminue avec la disparition progressive de la sieste. L’enfant s’endort plus facilement le soir mais l’heure du couché peut être aussi plus tardif  (20 heures vers 5-6 ans, 21 heures vers 8 ans, et 22 heures au début de l’adolescence) cependant l’heure du lever reste assez fixe. Il faut savoir que les troubles tels que les terreurs nocturnes, le somnambulisme, l’énurésie sont des manifestations inconscientes, liés aux cycles de sommeil lent profond. (sauf cas particuliers).

Tous les enfants ont encore besoin d’un moment calme entre 11h30 et 15 heures.

Mes conseils :

  • Petit à petit, expliquez à l’enfant le processus du rythme veille/sommeil et de son importance.
  • L’enfant ne doit pas faire de sport après 18h.
  • Privilégiez les dîners légers.
  • Pas de boissons sucrées, ni de bonbons avant de dormir.
  • Proposez à l’enfant de faire des petits exercices de respiration et de relaxation avant de se coucher.
  • Éteignez tous les écrans. (téléphone, ordinateur…)

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter des sommeils de rêves !

SOURCES :

Montessori, M. (1935), L’enfant. Desclee de Brouwer.

Toscani, P. (2017), Les neurosciences de l’éducation. Chronique Sociale.

Gueguen, C (2015), Pour une enfance heureuse : repenser l’éducation à la lumière des dernières découvertes sur le cerveau.Pocket.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.